L’usage potentiel des informations de quantification locale du trafic
routier est vaste...
Les pouvoirs publics suivent l’encombrement des routes, la qualité et l’utilité de notre réseau. Les automobilistes sont toujours à la recherche d’informations sur l’état des routes ; en témoigne le succès d’applications comme Waze ou Inrix qui fonctionnent sur le principe d’une collecte communautaire par les automobilistes eux-mêmes (crowdsourcing) d’informations routières (accident, encombrement…). Les mesures de l’impact écologique local du réseau routier (Bruit, qualité de l’air) forment aussi un large champ d’application. Le trafic véhicule a aussi un impact sur la qualité et le prix des logements et des bureaux : on dort et on travaille mieux au calme, loin des flux automobile.
Pour les applications géomarketing, l’audience potentielle de la publicité
par affichage dépend directement des flux qui passent à proximité des supports.
La valorisation du patrimoine des sociétés d’affichage dépend de la qualité
d’emplacement de leurs panneaux publicitaires. Pour l’aide à l’implantation
commerciale des grandes et moyennes surfaces de distribution, il est parfois
nécessaire de disposer d’une évaluation précise du trafic des rocades autour de
la zone commerciale cible. Le potentiel de flux est aussi une information clef
pour évaluer l’opportunité locale de nouveaux « drives », le format
de distribution qui fleurit aujourd’hui
sur ou à proximité de nos grands axes routiers. Les agences d’assurance ou même
bancaires recherchent des emplacements avec parking non loin des boulevards et
rocades les plus fréquentées…
Le trafic place de La Concorde : divers angles de vue, divers périodes
...Mais la tâche de collecte est complexe et les mesures sont très partielles...
Or, les informations sur le trafic véhicule dans les rues et sur nos routes
sont en France souvent inexistantes, très lacunaires, non exhaustives,
collectées de façon très disparates et dispersées. Il n’existe pas de centralisation
de ces sources accessible en données ouverte. La base de données SIREDO ne sort
pas du ministère de l’équipement. Seul le trafic réseau autoroutier et des quatre
voix non concédés est publié en données ouvertes (base Adélie).
Chez Pitney Bowes Software (MapInfo), nous développons des bases de données
locales fines pour évaluer les grandes catégories de flux dans et sur nos
rues/routes : les flux résidentiels, le trafic d’attraction commerciale,
les différentes populations de jour (population sur son lieu de travail,
population touristique) et enfin désormais disponible en France (et pour une
quarantaine d’autres pays) ; l’évaluation précise du trafic routier.
... la multiplication des terminaux GPS et mobiles produit désormais des mesures de très bonne qualité.
Rentrons un peu dans le détail de l’élaboration de l’indicateur du trafic
journalier moyen annuel (TJMA ou en anglais AADT : Annuel Average Daily
Traffic) que nous proposons de cartographier. Les opérateurs de terminaux embarqués GPS TomTom, Here
(ex Navteq) et tous les opérateurs téléphoniques collectent depuis de
nombreuses années les traces (« log ») de déplacements véhicules.
Lorsqu’un automobiliste allume son GPS ou tout autre terminal similaire pour
son itinéraire, le contact est établi avec les satellites qui gèrent le
système GPS. La trace géographique du déplacement remonte sur les serveurs de
ces opérateurs. La trace est stockée de façon non nominative en base de données
avec un relevé de points géo-référencés très fréquents et réguliers précisant
la date, l’heure et les coordonnées géographiques de localisation. Des
milliards de milliards de logs GPS sont stockées par TomTom depuis plus de 7 ans
pour toutes les traces de déplacements des possesseurs d’un GPS dans le monde.
C’est en particulier avec ces traces que les cartes numériques de rues/routes
sont développées affinées en permanence et mises à jour partout dans le monde.
Le système de collecte de traces véhicules ("logs") :
TomTom nous communique un relevé d’agrégats construits avec les logs par
segment de rue. Le nombre de logs (passages) est compté sur une plage annuelle
pour les 52 semaines avec une distinction des 5 journées ouvrées et des
journées de week-end. Pour tous les
segments de rues/routes, nous avons le décompte du nombre de passage par
tranche de 5 minutes. Sachant que la France compte plus de 2 millions de rues/routes
et 6 millions de segments de rues/routes et que nous couvrons plus de quarante
pays, nous sommes vraiment dans le domaine du « big data ».
Pour assurer une lisibilité et de réelles possibilités d’exploitation de
ces traces, nous construisons l’indicateur de Trafic Journalier Moyen Annualisé
(TJMA). Comme son nom l’indique, l’indicateur mesure un flux véhicule pour une
journée moyenne. Nous construisons aussi des déclinaisons pour les Heures de pointe (7-9h et 16-18h) ainsi que pour les
jours ouvrés plus chargées versus les deux jours du Week-End.
Tous les véhicules ne sont cependant pas équipés du GPS TomTom. Les
traces TomTom forment donc un échantillon du trafic. En France les données
parcellaires publiées par le ministère de l’équipement et certaines
collectivités locales permettent un recalibrage des décomptes de logs brutes. Les
décomptes de passages bruts sont « redressés » statistiquement pour
tous les segments de rues à l’aide de ratios de calibrage ventilés par
catégorie de routes/rues et d’agglomération. On obtient alors l’indicateur de TMJA
que l’on représente sur des cartes interactives[1].
Je laisse donc aux parisiens habitués des encombrements urbains le soin d’évaluer la qualité et la précision de cette mesure avec la carte qui suit. Vous pouvez aussi en profiter pour regarder un échantillon des différentes couches d’évaluation des différentes composantes de passage dans nos rues.
Le trafic journalier moyen annuel à Paris (cartographie interactive) :
Accès à la carte interactive |
Merci à Amélie Hamon et Rafik Khiar pour leur contribution sur ce dossier.
[1] Voici
une liste de sources de calibrage du TJMA :
·Hauts de Seine : http://opendata.hauts-de-seine.net/jeu-de-donnees/comptages-routiers-sur-la-voirie-departementale
· Loire-Atlantique : http://www.data.gouv.fr/es_AR/dataset/trafic-des-routes-departementales-de-loire-atlantique-laod
Paul, le lien vers la carte interactive ne fonctionne pas. JJJ
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