lundi 13 octobre 2014

Cartographier le trafic journalier moyen annuel à Paris

L’usage potentiel des informations de quantification locale du trafic routier est vaste... 

Les pouvoirs publics suivent l’encombrement des routes, la qualité et l’utilité de notre réseau. Les automobilistes sont toujours à la recherche d’informations sur l’état des routes ; en témoigne le succès d’applications comme Waze ou Inrix qui fonctionnent sur le principe d’une collecte communautaire par les automobilistes eux-mêmes (crowdsourcing) d’informations routières (accident, encombrement…).  Les mesures de l’impact écologique local du réseau routier (Bruit, qualité de l’air) forment aussi un large champ d’application. Le trafic véhicule a aussi un impact sur la qualité et le prix des logements et des bureaux : on dort et on travaille mieux au calme, loin des flux automobile.

Pour les applications géomarketing, l’audience potentielle de la publicité par affichage dépend directement des flux qui passent à proximité des supports. La valorisation du patrimoine des sociétés d’affichage dépend de la qualité d’emplacement de leurs panneaux publicitaires. Pour l’aide à l’implantation commerciale des grandes et moyennes surfaces de distribution, il est parfois nécessaire de disposer d’une évaluation précise du trafic des rocades autour de la zone commerciale cible. Le potentiel de flux est aussi une information clef pour évaluer l’opportunité locale de nouveaux « drives », le format de distribution qui fleurit aujourd’hui sur ou à proximité de nos grands axes routiers. Les agences d’assurance ou même bancaires recherchent des emplacements avec parking non loin des boulevards et rocades les plus fréquentées…  

Le trafic place de La Concorde : divers angles de vue, divers périodes






...Mais la tâche de collecte est complexe et les mesures sont très partielles...

Or, les informations sur le trafic véhicule dans les rues et sur nos routes sont en France souvent inexistantes, très lacunaires, non exhaustives, collectées de façon très disparates et dispersées. Il n’existe pas de centralisation de ces sources accessible en données ouverte. La base de données SIREDO ne sort pas du ministère de l’équipement. Seul le trafic réseau autoroutier et des quatre voix non concédés est publié en données ouvertes (base Adélie).
  
Chez Pitney Bowes Software (MapInfo), nous développons des bases de données locales fines pour évaluer les grandes catégories de flux dans et sur nos rues/routes : les flux résidentiels, le trafic d’attraction commerciale, les différentes populations de jour (population sur son lieu de travail, population touristique) et enfin désormais disponible en France (et pour une quarantaine d’autres pays) ; l’évaluation précise du  trafic routier.


... la multiplication des terminaux GPS et mobiles produit désormais des mesures de très bonne qualité.

Rentrons un peu dans le détail de l’élaboration de l’indicateur du trafic journalier moyen annuel (TJMA ou en anglais AADT : Annuel Average Daily Traffic) que nous proposons de cartographier. Les opérateurs de terminaux embarqués GPS TomTom, Here (ex Navteq) et tous les opérateurs téléphoniques collectent depuis de nombreuses années les traces (« log ») de déplacements véhicules. Lorsqu’un automobiliste allume son GPS ou tout autre terminal similaire pour son itinéraire, le contact est établi avec les satellites qui gèrent le système GPS. La trace géographique du déplacement remonte sur les serveurs de ces opérateurs. La trace est stockée de façon non nominative en base de données avec un relevé de points géo-référencés très fréquents et réguliers  précisant  la date, l’heure et les coordonnées géographiques de localisation. Des milliards de milliards de logs GPS sont stockées par TomTom depuis plus de 7 ans pour toutes les traces de déplacements des possesseurs d’un GPS dans le monde. C’est en particulier avec ces traces que les cartes numériques de rues/routes sont développées affinées en permanence et mises à jour partout dans le monde.


Le système de collecte de traces véhicules ("logs") :



TomTom nous communique un relevé d’agrégats construits avec les logs par segment de rue. Le nombre de logs (passages) est compté sur une plage annuelle pour les 52 semaines avec une distinction des 5 journées ouvrées et des journées de week-end.  Pour tous les segments de rues/routes, nous avons le décompte du nombre de passage par tranche de 5 minutes. Sachant que la France compte plus de 2 millions de rues/routes et 6 millions de segments de rues/routes et que nous couvrons plus de quarante pays, nous sommes vraiment dans le domaine du « big data ».

Pour assurer une lisibilité et de réelles possibilités d’exploitation de ces traces, nous construisons l’indicateur de Trafic Journalier Moyen Annualisé (TJMA). Comme son nom l’indique, l’indicateur mesure un flux véhicule pour une journée moyenne. Nous construisons aussi des déclinaisons pour les Heures  de pointe (7-9h et 16-18h) ainsi que pour les jours ouvrés plus chargées versus les deux jours du Week-End.    

Tous les véhicules ne sont cependant pas équipés du GPS TomTom. Les traces TomTom forment donc un échantillon du trafic. En France les données parcellaires publiées par le ministère de l’équipement et certaines collectivités locales permettent un recalibrage des décomptes de logs brutes. Les décomptes de passages bruts sont « redressés » statistiquement pour tous les segments de rues à l’aide de ratios de calibrage ventilés par catégorie de routes/rues et d’agglomération. On obtient alors l’indicateur de TMJA que l’on représente sur des cartes interactives[1].    


Je laisse donc aux parisiens habitués des encombrements urbains le soin d’évaluer la qualité et la précision de cette mesure avec la carte qui suit. Vous pouvez aussi en profiter pour regarder un échantillon des différentes couches d’évaluation des différentes composantes de passage dans nos rues.


 Le trafic journalier moyen annuel à Paris (cartographie interactive) :
Accès à la carte interactive 

Merci à Amélie Hamon et Rafik Khiar pour leur contribution sur ce dossier. 






1 commentaire:

  1. Paul, le lien vers la carte interactive ne fonctionne pas. JJJ

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